Pierre yves vous invite à partager cette expérience
Chronique de coureur :
le Trail de la Vallée de Chevreuse – dimanche 04 avril 2010
Arrivée à Le Perray-en-Yvelines ce dimanche à 07h1/4, ça bouchonne à l’entrée de la ville et on voit passer la file des coureurs qui viennent de partir pour la course de 57 kms … trop long pour moi qui vient ici faire mon premier trail sur le 21 kms . Retrait des dossards et échauffement entre le gymnase et le parking (pas tout prêt), il fait un vent glacial mais il n’y aura pas de pluie pendant la course.
Le départ est donné vers 08h1/4, le peloton de 400 coureurs environ s’élance et s’étire aussitôt, presque tous équipés de ceinture porte bidon ou de camelback. Je pars un peu à l’arrière, prudent.
Premiers kilomètres sur route et chemin sans difficulté, très faciles, trop ! ça cache sûrement quelque chose, donc je remonte dans le peloton mais sans accélération brutale. 4ème kilomètre : entrée dans le Parc Naturel de la Vallée de Chevreuse (d’une superficie de 240 km²), changement de registre : les bois, les premières montées et surtout de la boue… au bout de 5’, je suis en difficulté sur mes appuis, j’essaie de passer sur les côtés pour éviter les grosses flaques de boue au milieu mais ce n’est pas mieux, suis égratigné par les branchages et perd plusieurs places au profit de coureurs qui ont visiblement plus l’habitude de ce type de terrain et voient d’emblée par où il faut passer, 1ère leçon !
Bon, chemins un peu moins boueux ensuite, je reprends du rythme et recolle petit à petit… les premières bosses arrivent avec des pentes sévères et toujours ces appuis fuyants. La tactique à adopter apparaît vite : marcher dans les montées (à 30-35% ?) et se relancer dans les descentes sauf qu’elles sont souvent aussi raides et très glissantes avec les pluies des derniers jours, et il faut passer entre les arbres, arbustes et mille petits obstacles , tout un univers végétal. Je résiste bien et m’accroche au coureur qui me précède. A la 20ème « bosse » (je saurais lors de la remise des récompenses qu’il y en avait…. 40) et 1h1/4 de course je commence à avoir des appels de crampes dans une cuisse ; ça devient difficile. On arrive sur les hauteurs du parc et un panorama grandiose s’offre aux coureurs… qui n’en profitent pas, concentrés sur leurs appuis et déjà bien entamés par la technicité du parcours et ses reliefs. Certains passages sont très techniques, on saute au-dessus de petits rus (avec atterrissage dans de la terre spongieuse à souhait), on court même dedans à un moment… les montées et descentes successives épuisent.
Après 1h50 de course et des jambes qui se durcissent de plus en plus, je me décide (beaucoup trop tard, certes…) à boire et à prendre une barre de céréales. Je vois à regret ceux qui me précédent s’éloigner et commence à me faire rattraper. Après la dernière bosse, on sort de la partie technique pour emprunter un chemin plus large et sans difficulté, un commissaire de course m’encourage « plus que 4 kms… » (5’ plus tard un autre me dira 4 kms1/2), j’ai déjà largement plus de 2 heures de course et ces derniers kilomètres vont être un vrai calvaire. Alternant marche et course sur les reliefs, je continue sur le plat et n’échappe pas à ce que je redoutais : les crampes viennent aux 2 cuisses et me scotchent sur place, plus moyen d’avancer… j’étais sans doute trop contracté dans les descentes et me suis insuffisamment alimenté (faute de débutant… que je suis sur ce type de courses).
Ceux qui me dépassent m’encouragent, me donnent des conseils et je repars en clopinant après quelques étirements. Cruel, car sur ces derniers kms assez roulants (la fin est sur route), je perds 15 à 20’ et pas mal de places. Dernières centaines de mètres, une féminine me dépasse à 300 m de l’arrivée sur un bon rythme alors que je finis (en courant) comme je peux.
Réaction d’orgueil mal placé, je m’accroche malgré les crampes, elle accélère, moi aussi et dans un dernier effort je la passe sur la ligne d’arrivée (désolé du manque de galanterie…). Mon premier trail est enfin terminé… dans la douleur mais avec la fierté malgré tout de s’être dépassé et d’avoir fini. Le ravitaillement d’après course dans le gymnase est l’occasion d’échanger ses impressions avec d’autres compétiteurs et compétitrices, « 22,85 kms sur mon GPS » m’annonce l’une d’entre elles. Les organisateurs confirment : 22 kms ½ et 800m de dénivelé positif. 1H48’ pour le vainqueur de la course, impressionnant avec un tel parcours…
Au final, une très belle expérience qui me restera, un grand bravo aux organisateurs et à cet esprit trail qui associe course et écologie (aucune trace du passage des 700 à 800 participants des deux courses). Un parcours dans un site superbe et un Trail dont on ne peut faire que la promotion !